Pourquoi les gens restaient vague et toujours aussi mystérieux. Ce chevalier n’était pas réellement précis dans ses réponses et ne pas savoir ce qui allait se passer par la suite crispait le jeune homme qui continuait sa route sur la mule.
Il voyait au loin la silhouette de la demeure de l’homme et se dit que ce dernier semblait avoir un sacret héritage. La bâtisse était immense et se dénotait du paysage.
L’homme lui disait qu’il avait fait un bon travail, Gaël pensait plutôt qui avait endossé une tâche ou plutôt fait le sale boulot que les autres domestiques n’aimaient pas faire. En tout cas c’était sûr courir comme un malade dans la forêt, se retrouver couvert de boue et trempé il n’allait plus le refaire de s’y tôt. Au fond de Lui gaël en voulait énormément à cet homme qui faisait perdurer ce genre de tradition dégradant pour les pauvres gens. Gaël aurait voulu refuser d’être une proie, mais ce chevalier avait eu des arguments bétons pour l’en dissuader.

Gaël donna un petit coup de talon pour faire avancer plus vite son destrier s’approchant peu à peu de la demeure. Les murs et les détailles de la bâtisse devenaient de plus en plus distincte se dessinant sous les nuages gris de ce ciel tourmenté.
Les yeux miel du jeune homme observaient avec détaille cet endroit et quand il passa l’entrée de la demeure pour arriver dans la cour intérieure, Gaël leva la tête regardant dans sa totalité l’immensité du domaine.

Esther s’arrêta au milieu des graviers humides et des hommes s’avancèrent vers eux pour s’occuper de leur monture. Gaël descendit d’Esther et la caressa discrètement avant de fixer ces inconnus qui s’attelaient à leur travail. Il les observait avec curiosité puis tourna la tête vers les immenses grilles de l’entrée qui étaient encore ouvertes.
Durant un instant il hésita entre rester ici ou prendre ses jambes à son cou et partir en courant. Après tout malgré son physique frêle, il lui restait encore de la force même si cette course au milieu des bois l’avait bien fatigué.
Non vraiment à force de fréquenter tous ces nobles et chevaliers, Gaël avait fini par perdre toutes estimes et confiance en eux. C’était peut-être radical pour idée et régressif pour ces gens mais ils n’avaient jamais cherché à avoir une bonne image auprès des domestiques du château.

-Messieurs.

Une voix féminine résonna dans la cours ce qui fit sortir Gaël de ses pensées. Une servante les attendait à l’encadrement d’une grande porte les invitant à entrer. Gaël regarda le chevalier, puis la grille qui venait juste d’être refermé. Avec hésitation il finit par faire un pas vers la servante et rentra enfin au chaud dans cette immense demeure.
La porte se referma dans un bruit lourd et Gaël sentit aussitôt la chaleur l’envelopper. Il baissa ensuite sa tête vers ces pieds ou une marre d’eau commençait à se former à cause de ses vêtements trempés.

-Tsss…

Cette journée était vraiment étrange.

Cette domestique n’était pas de toute jeunesse mais elle avait un sacret caractère. A peine rentré elle demanda aux deux hommes de retirer leurs vêtements mouillés et souillés.
Elle s’attaqua aussitôt au chevalier, lui retirant ses vêtements comme une mère l’aurait fait à ses enfants. Ce dernier n’avait plus si fière allure devant cette femme et Gaël eut envie de rire à plusieurs reprises. Il se contenta d’essayer de ne pas sourire chose difficile et d’étouffer au fond de sa gorge les rires. A coup sûr s’il se permettait de se moquer de cet homme ceci lui retomberai dessus.

La vieille femme ordonna à deux autres servantes de faire marché les étuves puis se retourna vers Gaël qui n’avait toujours pas bougé d’un pouce. Quand elle s’approcha de ce dernier, il écarquilla les yeux.

-Je m’appelle Gaël.

En disant son prénom il se rappelle que la vieille femme avait appelé le chevalier par le sien. Il était rare qu’un homme de ce grade laisse une domestique l’appelé par son prénom mais ces deux personnes semblaient avoir un lien particulier. Il jeta un coup d’œil à Lenn qui était emmitouflé dans une grosse couverture et sursauta quand la femme commença à s’attaquer à son col.

Mine de rien cette femme était sacrément rapide et avait une de ses poignes qu’en un rien de temps Gaël s’était retrouvé torse nu. Il entrouvrit sa bouche pour dire quelque chose mais la femme lui coupa aussitôt la parole lui demandant de retirer ses bottes. Gaël les retira aussitôt les mettant de côté et les regardant avec dégoût. Elles étaient vraiment dans un piètre état.

A peine avait-il retiré ces dernières que la vieille femme s’attaqua au lacet de son pantalon. Gaël se crispa aussitôt laissant échapper un son de surprise. Il méta aussitôt ses mains sur celle de la femme pour la stopper.

-Euh… Ca va aller, je vais pouvoir le faire tout seul.

Il eut un petit sourire crispé et éloigna avec douceur les mains de la femme. La vieille domestique lui tendit une couverture et gaël s’enroula dedans avant de retirer ses derniers vêtements mouillés. Une servante récupéra les guenilles pour aller sûrement les laver et le jeune homme laissa ses yeux contempler le décor.
Quand son regard se stoppa sur le sourire moqueur de Lenn, il fronça les sourcils et détourna aussitôt ses yeux.

-Suivez-moi. Tout doit être prêt pour votre toilette. Dit la vieille femme en s’adressant aux deux hommes. Si on vous voyait dans cet état aucune femme ne voudrait se marier avec vous. Dit-elle en marchant de manière déterminer dans le couloir.

Gaël eut soudainement une envie de rire en entendant cela, mais il se contenta de fixer ses pieds. Il ne se sentait pas du tout concerné par la remarque de cette femme qui semblait être très sérieuse. Mais bon cette dernière ne le connaissait pas.

Cette femme se comportait comme une vraie mère et cet homme avait une attitude de Donjuan ou beau parleur. S’était peut-être faux mais vu ses répliques ce fut la première impression de Gaël.
Il suivi sagement Agrippine qui les menait au travers des couloirs puis descendit. Cet endroit était un véritable labyrinthe. La vieille femme poussa une lourde porte qui donnait sur une pièce chaude et claire. Gaël passa l’encadrement et regarda cette immense pièce tapissé de marbre. Il y avait de quoi se lava et même un grand bassin d’eau pour se détendre.

Deux jeunes femmes peu vêtu les attendaient et le jeune domestique les observa longuement. Il supposa qu’elles étaient là pour les aider à se laver mais Gaël n’avait aucunement besoin de leur aide.
Il se tourna vers la vieille femme qui était restée à l’encadrement de la porte et qui parlait d’un prix. Gaël arqua un sourcil bien curieux de savoir de quoi ces deux là parlaient.

*Quel prix ?*

Elle embrassa Lenn puis parti. Les deux servantes prirent aussi la porte sous la demande du chevalier qui retira sa couverture et alla s’installer pour se laver. Il lui expliqua qu’il avait gagné le droit de s’amuser ce soir et cette nuit mais qu’après cela, Gaël allait retourner à sa petite vie de domestique au château.

Gaël balaya à nouveau du regard la pièce ne pouvant s’empêcher de croire qu’il y avait un revers à toute cette générosité. Après un temps d’hésitation il alla lui aussi s’asseoir pour se laver. Avant de se mouiller il regarda l’homme avec curiosité et finit par parler.

-C’est une sorte de payement pour la chasse à l’homme ou il y a quelque chose que je dois savoir à propos de cette générosité ?

Voyant que l’homme était occupé à se laver. Gaël pouvait bien attendre la réponse et se mit lui aussi à retirer toute la grasse. Il se lava le corps et les cheveux puis se rinça. Passant ses mains dans les cheveux, un regard en coin, il vit Lenn entrer dans le bassin d’eau. Restant assit sur son tabouret Gaël resta immobile profitant de la chaleur de l’eau qui le changeait drôlement de l’eau gelé de la pluie.

Il tourna la tête quand Lenn l’invita dans le bassin. En réalité ça avait plus l’air d’un ordre qu’une invitation. Quand son regard croisa le regard dur de Lenn, gaël ne put lui aussi s’empêcher de froncer les sourcils. Il se leva de son siège et rentre lui aussi dans le bassin chaud. Caressant un peu la surface de l’eau, il fit par caler sa nuque sur le bord du bassin, observant les vapeurs d’eau.

-Monsieur Van Helsing…

Gaël tourna légèrement la tête vers son interlocuteur.

-J’espère que tout ceci n’a pas un prix. Si c’est le cas je préfère partir.

Après tout l’homme n’avait toujours pas répondu à sa question. Gaël ne comprenait absolument pas ce changement de situation. Tantôt il était devenu une proie et maintenant il se retrouvait dans le luxe, lui qui avait l’habitude d’une simple bassine pour se laver.

Lenn avait bien deviné, Gaël était nerveux. Pourtant, le jeune homme était sûr d’avoir camouflé plus ou moins ceci. En ce qui concerne la barbarie Gaël avait bien du mal à croire puisqu’il avait vu des chevaliers ou noble se comporter comme des enflures avec certains domestiques. Mais peut-être que cet homme en était une exception.

Lenn lui expliqua plus précisément d’où venait la tradition de la chasse au ‘cochon’. Le jeune homme resta tout ouï regardant ce dernier faire des allées et venu dans l’eau. A parement Lenn était tout au début le gibier mais à cause de certaines circonstances la tradition avait un peu changé. Gaël était près à comprendre le choix de l’homme mais il trouvait encore inconcevable de forcer une personne à faire ceci.
Après tout quand Gaël s’était retrouvé dans la forêt tout en sachant qu’il avait des hommes à sa trousse, mine de rien il avait flippé. A plusieurs moments son cœur s’était emballé et il n’avait jamais couru aussi vite de sa vie. Il s’était préparé à son dernier jour mais à parement le jeune homme avait un peu trop dramatisé.

Gaël voulu faire un commentaire parlant de ce qui s’était passé avec le dernier candidat mais l’homme anticipa ses pensées. Alors à parement tout ce qui s’était dit dans le château n’était qu’une rumeur… Gaël en était le premier surpris.

*Pourquoi ne pas avoir fait quelque chose pour étouffer ces rumeurs et aider cet homme ? Ainsi il serait resté à travailler au château. *

Cette question lui vint aussitôt en tête. Il avait laissé cet homme se faire humilier au point que ce dernier démissionne. Les lois et les mœurs de cette société étaient bien dures.
Gaël regarda l’homme qui lui expliquait quel était sa récompense. Les choses étaient désormais claires et net comme de l’eau de roche.

-Je saurais tenir ma langue. Répondit Gaël.

Il émit une petite pose tout en dégageant une mèche de cheveux. Se disant que le cuisto ne s’était pas foulé pour gagner sa pièce d’or.
S’éloignant du bord du bassin, il laissa sa tête plonger sous l’eau puis la ressortit avant de se tourner vers Lenn.

-Je veux bien de ta pièce d’or, des vêtements et d’un lit pour ce coir. Tes servantes gardent les. Et puis je ne pense pas que tu les payes pour cela.

Gaël resta jusqu’aux épaules dans l’eau chaude. Ce bassin était quand même assez profond mais on arrivait à s’y détendre avec ravissement.

Okay Gaël l’avait tutoyé mais sans aucune méchanceté. En voyant le regard de Lenn et le ton qu’avait pris ce dernier Gaël soupira dans son coin. Ces nobles étaient vraiment lunatiques. Il plongea son visage jusqu’au nez dans l’eau et lâcha une injure laissant seulement des bulles remonter à la surface de l’eau.

Gaël resta dans l’eau pendant que Lenn se séchait et s’apprêtait à s’habiller. Le jeune homme ne prenait pas ses aises sous prétexte de vivre une vie de château pour une nuit. Il profitait juste de quelques petites choses et si son tutoiement involontaire froissait Lenn il ne recommencerait plus. Il ne s’excusa cependant pas de ce soit disant affront.

Il plongea à nouveau la tête dans l’eau avant de prendre soin de les plaquer en arrière. Ses yeux miel fixèrent le chevalier qui avait enfilé sa tenue et se demanda pourquoi ce dernier se mettait à rire. Gaël fronça les sourcils se demandant si ce dernier se moquait de lui et à quel sujet si s’était le cas.
Entre deux hoquets Lenn lui demanda de venir voir. Le jeune homme sortit de l’eau et prit une serviette qu’il mit autour de sa taille. Il s’approcha calmement du tas de vêtements qui lui était destiné.
Peu à peu son visage se décomposa en voyant cet accoutrement qui ne lui ressemblait pas. Il croisa ses bras sur son torse et fit une grimace.

-Hors de question que j’enfile cette chose.

Ce n’était plus des vêtements aux yeux de gaël mais plus un déguisement et rien qu’à s’imaginer dedans ceci le fit légèrement rougir.

-Non vraiment je préfère rester en serviette que de porter ces vêtements

Il regarda Lenn et se demanda pourquoi on lui avait foutu un tel accoutrement alors que ce dernier portait des choses plus simples. Gaël se laissa tomber sur un siège juste à côté tout en soupirant. Il fixa ses pieds et regarda une égratignure qu’il s’était fait au genou lors de cette rude excursion dans la forêt.

-C’est possible d’avoir d’autres vêtements ? Demanda t-il poliment tout en levant les yeux vers Lenn.

C’est à contrecœur que Gaël se leva et attrapa le drap de bain que lui tendait Lenn. Il se sécha les cheveux et les attachas en queue de cheval. Puis sécha le reste de son corps. Il enfila le pantalon, les souliers et mit la chemise qu’il adapta à sa manière. Les manches retroussés et le col ouvert. Mais il était hors de question pour lui de porter cette espèce de veston.

-Voilà… Dit-il d’une voix lourde et peu appréciatrice.

Maintenant ils allaient pouvoir aller manger ce fameux cochon. Il ne savait absolument pas à quand remontait la dernière fois où il avait mangé de la viande. La plupart du temps ses repas se composaient, de pain, de bouillon de légumes ou de produits laitiers.
Son ventre se mit à grogner rien qu’en pansant à cette délicieuse tranche de viande qu’il allait manger. Vraiment s’était le grand luxe. Il posa une main sur son ventre et eut un sourire crispé.

-Je crois qu’il est vraiment temps de manger. Dit-il un peu gêner.

Toute cette cohue l’avait affamé.

-Je te suis. Je ne suis pas sûr de me retrouver dans cette demeure.

Malgré l’ironie de Lenn Gaël ne se sentait pas du tout à l’aise dans ces vêtements et sa démarche le prouvait. Ils montèrent les escaliers, passèrent dans plusieurs pièces avant d’arriver dans la salle à manger. Une grande tablé était installé où de multiplies plats s’entreposaient.

Ayant à peine passé la porte Gaël s’immobilisa et fit de grands yeux. Il n’avait jamais vu une telle quantité de nourriture. S’était incroyable, à un tel point qu’il ne savait plus où poser ses yeux. Se ventre se mit à nouveau à gronder rien qu’à l’odeur de ces plats délicieux. Pour une fois il allait pouvoir manger à sa faim et ça s’était vraiment festif pour un domestique tel que lui.
Les nobles en auraient peut être rit mais pour un garçon de son niveau de simples choses de ce genre était un vrai cadeau.

-C’est pour nous tous ça ? Demanda t-il.

Avec toute cette nourriture on aurait put nourrir tous les domestiques qui logeaient au château.

Gaël alla lui aussi se laver les mains puis prit une serviette que lui tendait une servante. Il s’essuya les mains dedans et suivit la servante qui lui présenta le siège qui lui était destiné. Gaël était un peu gêné de toutes ses courbettes et protocoles.
On lui demanda ce qu’il souhaitait manger et aussitôt une belle assiette garnis se posa devant lui.

-Merci.

Il se pencha pour renifler ces bonnes odeurs puis se mit à manger. Il mangeait proprement mais assez vite comme s’il n’avait pas mangé depuis des jours.

-C’est vraiment bon. Dit-il entre deux gorgées d’eau.

Il regarda Lenn puis posa ses couverts et se frotta la nuque remarquant qu’il n’avait pas attendu Lenn pour manger.

-Désolé de m’être jeté comme ça sur la nourriture. C’est que je n’ai pas l’habitude de tout ça et…

Et d’ailleurs quoi ? Il n’avait rien d’autre à dire. Gaël n’était vraiment pas fait pour vivre dans la noble. Il aimait bien les moeres simples des gens de son niveau.

Quand lui fit signe que ce n’était rien Gaël se détendit. En réalité, il se détendait peu à peu et quand on le nourrissait s’était le best of. Ce qui le mettait maintenant le plus mal à l’aise s’était le fait que son caractère naturel prenait le dessus alors qu’il n’était pas chez lui. Il ne savait absolument pas comment se comporter devant cet homme qui l’accueillait et n’arrivait pas à cerner ce dernier. Tantôt il était gentil et plus ou moins attentionné et juste après il lui lançait des répliques lui rappelant qu’il n’était qu’un petit domestique. Il était vraiment étrange.

Gaël tendit son verre quand Lenn lui proposa du vin.

-Oui, je veux bien. Mais juste un verre, je ne tiens pas très bien l’alcool.

Même s’il avait travaillé dans une auberge, il n’avait jamais su tenir l’alcool. Le peu de fois où il s’était retrouvé dans un jeu de boisson avec des clients, il s’était retrouvé complètement saoule au bout de trois quatre verres.
Certes, il n’était pas bien méchant même plutôt joviale et joueur sous l’effet de l’alcool mais il pouvait aussi être très virulent si on lui faisait mal ou on l’insultait aussi.

Quand Lenn lui servit le vin, Gaël alla en avalé une gorgée et le trouva vraiment délicieux. Le vin des nobles avaient bien plus d’arôme que ceux des paysans. Mais cela ne voulait pas dire que le vin qu’il buvait habituellement n’était pas bon.

-Merci.

Posant son verre sur la table, il prit un petit pain mais ne mordit pas tout de suite dedans. Il fixa Lenn qui faisait grand maitre dans son siège et son regard devint plus curieux. Il avait bien du mal à donner un âge à ce dernier. Pour sûr il était plus vieux que lui, mais de combien d’année ?... Gaël finit par sortir de ses pensées et mordit dans son petit pain le mâchant avec lenteur avant qu’il se donne un mal d’estomac à force de manger si vite.

-Vous vivez ici tout seul ?

Gaël posa cette question histoire de faire la conversation mais il ne savait pas pourquoi, mais il avait le profond pressentiment que Lenn allait l’envoyer balader en lui disant que ça ne le regardait pas. Il voyait déjà la réplique du genre, nous ne faisons pas partis du même monde, tu n’es qu’un domestique alors ne sympathisons pas.
Pourtant, Gaël demandait ça histoire de briser un silence et d’éviter que ce repas soit ennuyeux.

A ce moment là, il posa son pain sur la table et se demanda ce qu’il foutait bien ici.

Gaël reprit son verre entre ses mains et le remua un peu.

-Non je n’ai pas l’habitude de boire. Mais je dirai que j’ai l’alcool joyeux enfin tout dépend des personnes que j’ai en fasse de moi.

Il avala deux gorgées du nectar et reposa son verre sur la table s’attaquant à la fin de son pain. Une fois rassasié et restant assit dans son siège, il leva les yeux et regarda calmement la décoration de la salle. Il y avait un mélange entre l’élégance et le côté guerrier de la famille Van Helsing. En y repensant il avait déjà entendu parler de cette famille. Deux trois mots à leur sujet quand il avait sûrement servit un client qui parlait d’eux. Mais il ne pouvait pas dire qu’il les connaissait.

-Vivre seul ici… Ce n’est pas par moment pesant? C’est si grand…

Il posa son regard miel sur Lenn qui mangeait. Gaël avait l’habitude de sa petite chambre de domestique. Elle devait sûrement faire le quart de cette salle à manger. Il est vrai qu’il avait l’habitude des grandes pièces du château mais il y allait que pour faire le ménage. Ce n’est pas comme aujourd’hui où il mangeait à une grande tablé qu’habituellement il débarrassait.

Il regarda son assiette vide se disant qu’il n’avait vraiment plus faim.

-Je crois que j’ai suffisamment mangé. Votre cuisinier est vraiment doué.

Il avala la fin de son verre et se permis une petite gourmandise en mangeant quelques grains de raison. Il remonta légèrement ses manches plein de froufrou qui le gênait plus qu’autre chose puis croisa ses bras sur la table.

Gaël regarda l’assiette remplit à rabord de Lenn. Lui qui était si gourmand n’aurait jamais pu encore engloutir tout ça.

-Oui je prends que du raisin. J’ai mangé un peu trop de viande je crois.

En plus d’avoir mangé trop de viande, le jeune homme avait mangé bien trop vite. Encore une bouché de quelque chose et il risquait d’être écœuré. Après une petite pose il finit par répondre à la question de l’homme au sujet de ses réactions fasse à l’alcool.

-Hum… Quand j’ai trop bu, si la personne en fasse de moi est agréable je vais être de tendance joyeuse. Si elle ne l’est pas et que je me sens menacé je risque d’être très désagréable. Je déteste me sentir menacé, mais je pense que vous l’avez déjà remarqué.

Gaël finit par s’étaler dans son siège histoire d’être agréablement installé. Il regardait Lenn finir son verre, de toute manière il n’y avait rien d’autre à faire ici. D’ailleurs l’endroit était bien trop calme à son goût. Il avait l’habitude du raffut des cuisines, mais ici il n’y avait que le bruit des couverts et les crépitements du feu de cheminé.
Lenn tendit le pichet de vin vers Gaël lui en proposant à nouveau. Le domestique fixa l’objet l’air hésitant.

-Juste un dernier verre. Je n’en accepterai pas un autre, se ne serait pas sérieux.

Il se pencha vers la table et abaissa le pichet laissant le liquide rouge remplir son verre. Il en avala une petite gorgée appréciant un peu plus ce verre que le premier.

-Et vous… Vous avez l’alcool joyeux ou triste ?

Après tout Lenn lui avait bien posé la question alors pourquoi pas Gaël. On ne sait jamais peut être que ce dernier avait l’alcool agressif qui sait. Dans ce cas Gaël resterait sur ses gardes et attraperait le premier bouclier accroché sur le mur en guise de défense. Quoi que non… L’objet aurait eu plutôt tendance à emporter sous le poids le jeune homme.

- Si vous avez l’alcool agressif prévenez-moi. Je quitte tout de suite la table. Rajouta Gaël avec un petit sourire.

Bon il disait ça mais quand il travaillait à l’auberge combien de fois il avait assisté à des bagarres d’ivrogne. C’était quelque chose je vous assure. Entre les verres et les bouteilles brisées, certains meubles en gardaient des séquelles et certains hommes se retrouvaient en piètres états.

Lenn semblait prendre à la légère ce qui s’était passé dans la forêt, ce qui n’était pas du tout le cas de Gaël. Le jeune homme avait trouvé cette situation très irrespectueuse pour lui. Et quand il l’entendit cette soit disant note d’humour, il fronça les sourcils et voulut répliquer. Cependant le chevalier enchaina directement par une autre question et le domestique se retrouva à court de mot.

-Euh… J’me sens bien je crois… Dit-il mollement.

Après tout ça allait, il avait pris un bon bain, s’était remplit le ventre comme il ne l’avait jamais fait auparavant.
Juste après l’homme lui proposa un verre d’un autre vin. Gaël qui avait encore son verre de rouge dans les mains fixa l’homme qui lui avouait qu’il avait l’alcool joyeux.

-Vous avez peut-être l’alcool joyeux mais je vais finir par croire que vous cherchez à me saouler Monsieur Van Helsing.

Gaël secoua légèrement la tête pour refuser la proposition de l’homme.

-Si j’accepte je n’arriverai plus à marcher convenablement jusqu’à mon lit.

Il regarda son verre de rouge à moitié vide.

-D’ailleurs ce vin est délicieux mais vraiment corsé. Dit-il en sentant la chaleur de celui-ci dans sa gorge.

Il avala une autre gorgé puis leva ses yeux de son verre quand Lenn lui parla de jeu. Là, Gaël se mit à rire.

-Je vous arrête tout de suite. Si votre jeu est du même goût que celui du pistage je ne suis pas intéressé.

Il finit par vider son verre et le poser sur la table.

-Mais proposez toujours, je verrais bien si ça me convient.

Gaël regarda son verre vide après les paroles de l’homme. Il était vrai que pour boire ce genre de vin les domestiques piquaient soit dans les caves, soit vider les fins de pichet des nobles lors d’une soirée. S’était un grand luxe de boire un vin de cette qualité. Habituellement, ils devaient couper leur vin avec de l’eau pour que le stock tienne l plus longtemps possible.
Durant sa réflexion il écouta Lenn lui expliqué que le jeu qu’il souhaitait faire était un jeu de quille. Gaël n’y avait jamais joué mais avait déjà vu des nobles se distraire avec. S’il s’en souvenait bien le but du jeu était de faire tomber toutes les quilles à l’aide d’une boule. Un jeu assez simple en soit.

-J’accepte pour le jeu et…

Il alla se servir à nouveau du vin.

-J’espère que vos servantes sont assez costeau. Dit-il avec un petit rire.

Il alla tremper ses lèvres dans sa boisson et trouva le goût de cet autre vin fort sucré. S’était agréable pour les papilles et la couleur dorée était vraiment appétissante.

-Délicieux. J’adore. Dit-il en souriant.

Il se leva avec son verre à la main et regarda le jeu.

-Alors on le fait ce jeu ?

-Perceval ? Qui est ce Perceval ? Demanda Gaël tout en se dirigeant vers le jeu.

Il avala une autre gorgée de vin puis posa son verre sur un meuble. Passant devant Lenn, il prit la boule dans les mains de ce dernier et le regarda droit dans les yeux.

-Je n’avais pas l’intention de vous laissez gagner. Sinon où serait l’intérêt de ce jeu.

Il fixa le blason dessiné sur l’objet puis s’éloigna un peu de Lenn afin de se positionné le mieux possible pour lancer la boule. Quand il disait qu’il avait l’intention de gagner, le jeune domestique le pensait réellement. Depuis tout petit il avait la sale manie de toujours vouloir gagner à tous jeux. Et quand il perdait croyez-moi que s’était un sacret mauvais joueur. Il détestait cela, il sentait toujours une certaine frustration qu’il ne supportait pas.

Il regarda un instant Lenn se demandant si ce dernier était bon à se jeu. Après tout le chevalier avait sûrement plus d’expérience que lui. Il avait un avantage… Mais gaël ne comptait pas se laisser faire.
Il se concentra ensuite sur le jeu et lança la boule qui alla heurter les quilles dans un grand fracas. Il ne restait au final plus que deux quilles debout mais au grand désespoir du domestiques celles-ci était à l’opposé. Il pesta un instant le temps de récupérer la boule et se reconcentra pour lancer une deuxième fois. Comme il le pensait seule une quille tomba et l’autre ne bougea pas d’un pouce.

-Tsss…

Gaël alla récupérer son verre posé sur le meuble et bu une gorgée du nectar.

-Je crois que ce n’est pas mon jour de chance pour les jeux.

Il s’adossa au meuble et regarda Lenn attendant de voir ce que ce dernier allait bien pouvoir faire comme score.