Calen était dans la forêt depuis deux heures déjà. Mais qu'est-ce qu'il s'ennuyait... Habituellement, la forêt était un endroit de repos pour lui, mais en cet instant il voulait partir. Mais où aller? Pas au manoir. Ses parents étaient encore en train de se disputer, sûrement sur son dos... Donc, pas le manoir familial. La bibliothèque? Non, aujourd'hui était une de ces rares journées où Calen n'avait pas envie de lire. Se balader simplement?.... Non, il n'avait pas envie de marcher en ayant aucun but précis. Voir quelqu'un?

* Mais je n'ai pratiquement personne à aller voir! Ou alors ils sont tous occupés... Je pourrais aller au château, j'ai déjà aperçu la bibliothèque et je me demande si j'y trouverais quelque chose d'intéréssant. Je pourrais toujours demander à une de mes connaissances du palais si je peux en emprunter quelques uns... *

Calen se releva de l'herbe où il était couché et se mit en marche pour le château. Il dû passer prés des sources, où il y avait encore quelques courageux pour se baigner en ce milieu de mois d'octobre. Calen traversa la ville et arriva devant les grilles ouvertes du château.

*J'espère que je ne vais pas y aller pour rien tout de même... *

Il parcourut les grandes allées, pour finir à l'entrée de la demeure royale. Les portes étaient ouvertes, aussi, un majordomme se dirigea vers lui aussitôt.

"-Puis-je vous aider Monsieur?
- Oui, je souhaiterais consulter la bibliothèque, on m'a dit que je pouvais venir jeter un oeil.
-Et pourquoi voulez-vous aller dans la bibliothèque royale?
-Je suis étudiant, et un ami à la Cour m'a dit que je trouverais ce que cherche ici.
-Bien. Puis-je avoir votre nom?
-Calen. Calen Drakshor.
-Je vous y conduit de suite monsieur.
-Merci."

Le majordomme s'étonna de la politesse de Calen envers lui, mais ne s'en soucia pas longtemps et le conduisit dans la fameuse bibliothèque.
C'était une pièce immense, avec des couleurs gaies mais sobres, du magnifique mobilier fait dans du bois roux. Il y avait quelques tapisseries, mais l'ensemble n'était pas trop chargé, juste comme il fallait. Elles étaient disposées sur les rares murs où les étagères n'avaient pas pris place. D'un côté, Calen en fût impréssionné, il ne pensait pas qu'un particulier, même si c'était le roi, pouvait posséder autant de livres. Quoiqu'il en soit, il avança et se mit à parcourir les étagères des yeux quand il finit par trouver un ouvrage qui avait l'air intéréssant. Il le prit donc, et s'installa dans un des quelques fauteuils pour lire tranquillement.

Calen était plongé dans la lecture de son livre, quand il fit un bond de carpe en entendant un bruit sourd suivit d'un "Aïe!" sonore. Il levait la tête et aperçu un jeune homme blond. Il était rouge pivoine.

*Qu'a-t-il? Il s'est cogné?*

Calen se leva pour vérifier qu'il n'avait tout de même rien de grave.

"-Tu ne t'es pas fait trop mal?" demanda-t-il avec un air mi-sceptique mi-inquiet.

Calen écoutait sa réponse quand il observa un peu plus attentivement les yeux de son interlocuteur. Des yeux violets. Etonnant mais vraiment beau... Il passa sa main dans les cheveux de son inconnu pour constater l'étendue des dégâts.

"-Et bien tu auras une belle bosse, mais tu ne saignes pas, ça me rassure".

Il évitait de regarder ses yeux en lui parlant, *un peu trop troublants* selon lui...

"-Au fait, avec tout ça on a pas pu se présenter, je m'appelle Calen. Calen Drakshor dit-il en s'inclinant, et toi?

Tetsuya était vraiment gêné, pour un premier contacte, il avait fait fort. Mais comment lui en vouloir, c'était comme un rêve qui se réalise. Il se baffa mentalement et sourit légèrement, même si il n'avait pas sourit depuis des lustres. Il regardait ... Calen ? Beau prénom. Baffe mental à nouveau. Tetsuya se sentait bizarre. Avoir quelqu'un en face de lui était un demi choque pour son pauvre cerveau de petit blondinet.

- Hm pardon de vous avoir dérangé....

Sa voix tremblait un peu, pour une fois ce n'était pas à un dessin ou à un papillon échoué dans sa chambre à qui il parlait.
Ensuite, après s'être assommé mentalement cette fois, il s'inclina légèrement devant Calen.

- Je suis Tetsuya Heiwa.....enchanté..

Il prenait cette fois un peu d'assurance en parlant. Il passait surtout pour un idiot et il ne voulait vraiment pas. Il était loin de l'être même si ça ne se voyait pas vraiment.

- Je ... devrais vous laisser.....encore pardon..

Sa gêne était plus forte que lui et il recula doucement. Tetsuya ne voulait pas partir maintenant.
Enfaite, il était heureux de voir quelqu'un. Et un petit sourire s'afficha sur ses lèvres.
Mais il avait surtout peur. Que ferrait-il si il savait qu'il était le deuxième prince ? Prince caché en plus.
Il secoua la tête, ne pas penser négatif tout de suite. Se tournant, il se pencha pour ramasser les livres tombé part terre.

Calen vit que son inconnu le regardait comme... quelque chose de bizarre.

"- Hm pardon de vous avoir dérangé...., dit le blondinet d'une voix tremblante.
-Ce n'est rien, tu ne me déranges pas... Et tu n'as pas besoin de me vouvoyer...", lâcha Calen avec un sourire doux.

Le jeune homme eut la vague impression que son vis-à-vis secouait ensuite la tête pour se chasser une idée de l'esprit, et il s'inclina devant lui avant de se présenter.

"- Je suis Tetsuya Heiwa.....enchanté..., déclara le jeune blond, un peu plus rassuré qu'avant.
-Ravi de te connaître Tetsuya...", dit gentiment le noble.

Calen le vit hésiter puis lui dire:

"- Je ... devrais vous laisser.....encore pardon... "

Il esquissa un minuscule sourire et se retourna pour ramasser les livres à terre.

"-Pourquoi partir? Tu ne me déranges pas tu sais, j'aime bien avoir de la compagnie moi aussi..." rit doucement.
On aurait dit que son interlocuteur voulait fuir mais...en même temps rester.

*On dirait qu'il est gêné...*

C'est attendant la décision du blond qu'il ramassa les livres lui aussi, et les rangeait sur les étagères.

Bien qu'il voulait et aurait peut-être du partir, histoire de se retrouver seul dans son coin, Tetsuya change d'avis en entendant l'homme lui demander de rester. Il était presque content qu'il le dise en fait, oui car comme ça il avait une excuse pour rester.
Et il rangeait les livre, tomber part terre, remettant ensuite son yukata correctement avant de tousser.
Même si il pouvait rester ici, il était encore très gêné. Le manque d'habitude surement. Il ne savait plus comment se comporter en face de quelqu'un. Plus du tout.

- Je... pourquoi êtes vous ici ?...

Même si la question était bizarre, il avait besoin de parler un minimum. Histoire de se sentir vite à l'aise. Et pour ce qui est du vouvoiement, il était trop habitué à une certain politesse envers ses aînés pour ne pas l'utilisé. Même si il était un prince.

En y pensant d'ailleurs, il s'imaginait comment il réagirait en sachant qu'il se trouvait face à un prince... Pensée sadique peut-être. Mais bon, il aurait aimé voir, juste pour savoir. Lui qui était le fils du roi et d'une pauvre fille, paix à son âme d'ailleurs. Autrefois, il se demandait comment serait une vie de luxe, oui, il voulait vraiment ne plus mourir de faim. Mais, maintenant... Il ferrait presque tout pour retrouver sa vie d'avant, celle où il jeûnait pendant dès jours quand il n'y avait plus rien pour se nourrir.

- Désolé, mes questions sont bizarre...

Il lui sourit quand même, légèrement certes mais c'était déjà un vulgaire début. Il commençait doucement à prendre ses aises et c'était tant mieux.
Il s'assit part terre, prenant un livre au pif qui parlait de plusieurs légendes et là il y repensa encore "Fealoce".
Nom bizarre c'est vrai, mais Tetsuya aimait tout ce qui était légende... Et l'elfique en fessait partie. Il essayait même de l'apprendre, enfin, c'était très dure surtout.
Et tandis qu'il refermait le livre, ses yeux plus que bleu allèrent se perdre dans ceux de Calen qui se trouvait en face de lui. Il ne se souvenait pas l'avoir déjà vu par la fenêtre de sa chambre, il en était bien sur. Alors, il se demandait juste... Qui était-il ? Un noble ? Il n'en avait jamais vu de près, mais ce qui était sûr, c'est qu'il en avait peur.
Il avait déjà vu son frère, Akira -qu'il n'a encore jamais rencontrer en personne- par la fenêtre de sa chambre, lui l'observant et Akira se fessant presque agressé par des nobles. En y repensant il le plaignait.